Ses racines
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Ses racines
Historique

Le Jongleur

Un peu mystérieuses ses origines, on peut découvrir dans différentes encyclopédies et dictionnaires qu'elle remonte au 18e siècle avant Jésus-Christ, car on y retrouve dans la tombe du pharaon Beni Hassan XV, des jongleuses sur une fresque égyptienne de cette époque.

Selon certaines études, ses origines se fondent dans la nuit des temps. Le jongleur apparaît là où on ne l'attend pas, fait une pirouette et disparaît.

Les premiers écrits sur le jongleur viennent de Platon (427/437 av. J.-C.). Le jonglage était réputé chez les Grecs et plus tard chez les Romains. Le Staaliche Museem de Berlin expose une statue datée du 2e siècle av. J.-C. de l'époque de Ptotomaer (Thèbes), représentant un homme jonglant à 3 balles avec différentes parties de son corps. Par la suite, le Talmud fait référence au Rabbi Shimon Ben Gamaniel qui pouvait jongler avec 8 torches enflammées sans les faire tomber. Au Moyen-Âge, l'agilité de certains jongleurs les apparentait à des sorciers et plusieurs furent brûlés.

Le mot jongleur vient du latin « Joculator » qui veut dire rieur, bouffon. Cette dénomination nous est parvenue par l'intermédiaire du mot jouglar appartenant à la langue occitane. La langue anglaise a aussi deux termes dérivés de la même racine latine : juggler et joker.

Le jongleur était aussi appelé ménestrel; les plus estimés des jongleurs étaient ceux qui savaient des chansons de geste, vastes épopées dont les moindres comptent de vingt à trente mille vers. Lorsqu'on lit ces grands poèmes, si riches d'invention et de sentiment, on conçoit qu'ils aient été écoutés avec recueillement dans les grandes fêtes, à des festins, à la cour ou sur les foires publiques. Les jongleurs ont laissé une multitude de poésies, pastourelles, violadures, lais et dits.

Au 5e siècle, on retrouve de nouvelles références au jonglage dans l'histoire de « Tain Bo Cuailnge », décrivant le héros irlandais Cuchulainn, jonglant avec 9 pommes. Au 12e siècle en Angleterre, Tulchinne, le bouffon du roi Conaire est décrit dans le livre « The destruction of Da Derga's hostel », en train de jongler avec 9 épées, 9 boucliers d'argent et 9 balles en or.

Une histoire datée du Moyen Âge fait également référence à l'art de la jonglerie, c'est celle du « Jongleur de Notre-Dame » : un pauvre jongleur qui n'avait rien d'autre à offrir, jongla devant la statue de la Sainte Vierge, qui lui sourit et attrapa une des balles (voir la partie « Ses traces »). Vers la même époque, Pierre Gringoire (1475-1538), était connu pour être le roi des jongleurs. En 1528, Christoph Weiditz fit des dessins de jongleurs aztèques et en 1680 le conseil de la ville de Nüremberg a engagé un « ball-master ».

On retrouve également la trace de jongleurs dans des écrits du 18e et du 19e siècle. On y décrit des indigènes du Pacifique sud (îles Tonga) jonglant avec des citrons, des noix de cocos et des gourdes. La plus récente référence (1774) est celle de Georges Forster, membre de l'équipage du Capitaine Cook, lors de son second voyage dans le Pacifique. Au Japon, de jeunes filles jouaient à un vieux jeu appelé Otedama qui incluait des chants et du jonglage avec des balles.

À partir de 1870, l'ouverture de nombreux music-halls offrit autant de nouvelles scènes aux jongleurs, dont les styles se diversifièrent.

L'âge d'or de la jonglerie s’étendit des années 1910 à 1940, qui virent triompher Enrico Rastelli qui en tenue de footballeur présentait un numéro de quarante-cinq minutes, caractérisé par une inflation d'objets manipulés avec virtuosité.

Après la seconde guerre mondiale, tandis que déclinait le spectacle de cirque et de music-hall en Europe, les jongleurs privilégièrent la créativité artistique plutôt que la performance physique.

En 1947 le jonglage amateur apparaît aux Etats-Unis et en 1980 en Europe. On parle alors de « La Jongle ».

En 1970 : Michael Motion invente le jonglage rebond, le jonglage contact (« cristal »), et le jonglage cinétique (« métal »). Le jongleur remet en retrait des objets, on ne le voit pas dans le noir, seul l'objet compte. C'est le début de l'émancipation du jonglage. L'apparition de la balle silicone bouleverse le milieu du jonglage; le rebond permet de ne plus avoir peur de perdre la face si l'objet tombe.

Aujourd'hui il y a vraiment de tout, les jongleurs associent souvent leur art à de la danse, de la magie, du texte.

Le jonglage n'est pas un art du cirque, le jonglage est le jonglage, c'est un art en lui-même. Mais il existe un jonglage de cirque, comme il existe un jonglage de rue.